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Les faits sont têtus !

8 Juin 2019, 08:14am

Publié par La Cgt70

Le gouvernement et le patronat peuvent toujours tenter de se redorer le blason concernant l’emploi en France et trouver de faux prétextes pour ne pas augmenter le SMIC, les pensions et les salaires. Mais les faits sont têtus.

51 milliards c’est ce qui a été distribué aux actionnaires du CAC 40 soit près de 10% de plus qu’en 2017. Rappelons que le SMIC, lui, n’a connu qu’une pichenette de 1,5% en janvier dernier, que le point d’indice pour les fonctionnaires est gelé depuis des années, que les pensions pour les retraités ne sont quasiment pas revalorisées et que les salaires dans les branches et entreprises n’augmentent réellement qu’à l’issue de longues grèves des salariés.

Depuis 2013, 100 milliards d’euros ont été versés au titre du CICE, véritable gabegie financière. C’est un véritable assistanat au bénéfice des grandes entreprises qui sert seulement à remplir les coffres forts des actionnaires

Entre 2010 et 2017 les dividendes ont augmenté de 44%, sur la même période les impôts versés ont baissé de 6.4%, sans compter le manque à gagner en cotisations sociales, de la suppression de 20% des effectifs en France, représentant plusieurs centaines de milliers d’emplois.

Ces derniers jours 3,5 millions de prétendu recrutements ont été annoncés en grande pompe. Nouvelle démonstration d’un manque d’honnêteté.

En effet sur les 3,5 millions de recrutements, 39% sont en CDI, 30% en CDD, 22% en intérim, allant même jusqu’à intégrer les stages ou contrats d’apprentissage qui représentent 9%.

De plus, contrairement aux hypothèses d’Adecco qui estime que 50% des embauches se font en CDI, les chiffres de la DARES eux, montrent qu’en 2017, 87% des embauches étaient des CDD.

Aucune indication n’est donnée sur la pérennité de l’emploi pour les 61% d’embauches en contrat précaire. Il en est de même pour les CDI, alors que 14% des CDI ont été rompus en 2017 selon la DARES.

Et, bien évidemment, aucune indication n’est fournie sur les destructions d’emplois, alors que les charrettes de licenciements continuent à se multiplier.

La politique du gouvernement et du patronat est désastreuse, sacrifiant l’intérêt général de la population sur l’autel des profits. De l’argent, il y en a pour augmenter les salaires, pensions et minima sociaux, pour maintenir et développer les emplois, le potentiel industriel et les services publics, pour satisfaire les revendications portées dans les luttes qui se multiplient. Il y a urgence !

Communiqué du Pôle économique Cgt : 

Les chiffres attendus avec émoi par tous les actionnaires et autres inconditionnels du CAC 40 ont été à la hauteur des attentes des grandes fortunes. Pour l’exercice 2018, ce ne sont pas moins de 51 milliards qui ont été distribués aux actionnaires du CAC 40 soit près de 10% de plus qu’en 2017. Dans le détail, 28 entreprises ont décidé d’augmenter les dividendes versés, 8 entreprises offrent même à leurs actionnaires une croissance à deux chiffres.

Pourquoi gâcher le plaisir des actionnaires ? Ces résultats record ne devraient-ils pas être une bonne nouvelle, un indice du renouveau industriel français ? Pas vraiment.

Alors qu’entre 2010 et 2017 les dividendes du CAC 40 ont augmenté de 44%, sur la même période les impôts versés ont baissé de 6,4% sans compter le manque à gagner en cotisations sociales de la suppression de 20% des effectifs en France. L’impact sur l’emploi de ces 20% d’effectifs supprimés est colossal, cela représente plusieurs centaines de milliers d’emploi. Les effectifs mondiaux ont-eux augmenté de 2,5% entre 2010 et 2017, le problème n’est donc pas la fin du travail mais sa délocalisation dans des pays où la protection des salariés est réduite à son minimum. Lorsqu’il faut arbitrer entre protection sociale des travailleurs et dividendes, le choix semble plutôt aisé…

Autre indicateur qui vient fortement noircir le tableau, l’augmentation du chiffre d’affaires, +10% en moyenne sur 7 ans, pas vraiment transcendant… Alors comment cette explosion des dividendes estelle possible ? C’est qu’en réalité les actionnaires sont les premiers servis, souvent au détriment de l’intérêt de l’entreprise. Par exemple, alors que le résultat net de Vivendi a fondu de 89,7%, les dividendes ont augmenté de 11% par rapport à 2018. L’objectif est de rassurer les potentiels investisseurs que leurs intérêts seront toujours protégés, peu importe la santé de l’entreprise. La justification des dividendes par la prise de risque des investisseurs s’écroule totalement.

Chez ENGIE comme chez Orange, plus de 100% du résultat net est distribué en dividendes, et si c’est pour ENGIE un bel argument en vue de la privatisation annoncée, on peut toutefois se poser de vives questions sur la capacité d’investissement de ces entreprises une fois l’appétit des actionnaires satisfait.

Ce nouveau record de distribution de dividendes pose donc un problème majeur de partage des richesses. La croissance infernale de ces dividendes est en totale déconnexion avec la réalité économique que subissent une majorité de français. Si Macron veut réellement que le travail paie, il doit comprendre que cela ne pourra se faire sans toucher aux revenus indécents du capital.

 

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